Assiste.com - Sécurité informatique - Vie privée sur le Web - Neutralité d'Internet

cr  01.04.2012      r+  22.10.2024      r-  22.10.2024      Pierre Pinard.         (Alertes et avis de sécurité au jour le jour)

Le 13 mars 1989, au CERN, Tim Berners-Lee a une idée, la soumet, et obtient le feu vert. Le Web est fonctionnel le 25.12.1990 au sein du CERN, et est rendu public le 06.08.1991 (Invention du Web). Toutes les technologies actuelles émergent dès le début. Des aigrefins tentent de breveter des inventions (Acacias et ses brevets scélérats) que d'autres, simples passionnés, inventent et publient. L'invention des plug-ins et des objets embarqués va donner lieu au plus long cauchemar du Web : l'affaire EOLAS v. Microsoft.

Un peu d'histoire des tout premiers navigateurs Web :

NavigateurDébutCommentaireSystèmeFin

Midas (formellement, MidasWWW)

16.11.1992

La première version publiée est la 1.0 du 16.11.1992. Développé au Boston University, en collaboration avec le Stanford Linear Accelerator Center (SLAC), par Tony Johnson. Elle comporte les caractéristiques suivantes :

  1. Affichage hypertext multi-polices de caractères

  2. Aide en ligne étendue

  3. Visualiseur de code source

  4. Motif Style Guide compatibilty (Motif est une bibliothèque logicielle permettant de construire des interfaces graphiques avec le protocole X Window System, sur les systèmes UNIX et/ou POSIX)

  5. Fonctionne sous UNIX and VMS

Le code source est disponible sur le dépot Github.
Annonce : MidasWWW first release (1.0)
Source to MidasWWW from 1992 (archives W3.org)

Contrairement à ce qui est écrit un peu partout sur le Web (on parle d'une version 2.2 en 1992), la dernière version dont on trouve le code source, sur Github, est la mise à jour 2.1 du 18.12.2009, mais on peut estimer, au regard du travail de recherche et établissement de la chronologie des navigateurs Web (graphique ci-dessous), que seule la version 1.0 a été diffusée et n'a vécu qu'environ un an (1993) - les autres versions sont des travaux confidentiels de geek, en dehors de toute diffusion - il y en a eu jusqu'en 2009).

Il est écrit textuellement dans le code source :

Midas ne fera pas partie de la polémique sur l'antériorité de l'invention des appels à des technologies [plug-ins] extérieures aux navigateurs [affaire Eolas v. Microsoft - dépôt de demande de brevet le 17.10.1994].

Unix et VMSAbandonné le 18.12.2009




Un navigateur Web est composé de 4 modules :

  1. Un module de communications

    Ce module est l'interface entre le navigateur Web dans votre appareil et le monde extérieur. Il supporte toutes les formes de communications que le navigateur doit connaître et respecter pour aller dans le Web et sur l'Internet.

  2. Un moteur de rendu

    Un « moteurs de rendu » (qui n'est pas le navigateur). Il calcule graphiquement et affiche le contenu Web consulté. Tous les « moteurs de rendu » sont open source puisqu'ils ne doivent faire, avec une stricte exactitude, que et tout ce que le W3C normalise et ordonne (et strictement rien d'autre). Ils peuvent tenter de se différencier par l'exactitude du rendu et la vitesse d'exécution.

    Nous avons, chez assiste.com, observé un bug dans le moteur de rendu de tous les navigateurs basés sur Chromium dont le « moteurs de rendu » (Blink) rendait mal nos flèches (haut, bas, suivant, précédent) à droite de chaque titre de chapitre de notre site (nous avons dû modifier de très nombreuses fois, durant longtemps, le dessin de ces images pour « faire avec » ce bug, avant de comprendre que cela venait du moteur de rendu de certains navigateurs utilisés pour nos tests, et qu'ils utilisaient tous Blink). Le moteur de rendu Gecko du navigateur Web Mozilla Firefox (ainsi que du courrielleur Thunderbird et de dizaines d'autres navigateurs Web) est meilleur et plus rapide.

    Il y a d'autres outils et applications utilisant un moteur de rendu :

    Le moteur de rendu est, lui-même, composé de 3 éléments :

    1. Le moteur de rendu HTML 5. Il en existe 3 qui doivent répondre strictement, rien de plus, rien de moins, aux directives des standards du Web édictés par le W3C. Ils sont donc tous plus ou moins identiques (Quantum, WebKit, Blink). Le 8 décembre 2018, Microsoft a annoncé abandonner le moteur de rendu d'Edge, EdgeHTML, au profit de Blink. Les 2 ou 3 autres moteurs de rendu qui restent sont en voie de disparition. Par exemple : bug d'affichage dans Blink (corrigé depuis).

    2. Le moteur/compilateur JavaScript. Il existe une course à la vitesse dans laquelle le moteur JavaScript de Firefox (Ion) sort premier (voir les captures d'écran des tests dans Firefox).

    3. Le moteur de styles CSSCascading Style Sheets » - « Feuilles de style en cascade »).

  3. Le navigateur Web proprement dit

    Le navigateur Web sert à la navigation proprement dite, sur le Web. Mis à part celui de Firefox qui est open source, ils sont tous en « code propriétaire » (code secret) avec interdiction contractuelle d'ingénierie inverse. C'est là que se cachent tous les outils d'espionnage, suivi, surveillance, etc.

  4. Des modules additionnels

    Les modules additionnels (add-on), parfois obligatoires, parfois optionnels, sont aux goûts et usages de l'utilisateur. C'est du code injecté dans le navigateur. Certains sont « propres », d'autres sont de véritables espions ou de pures malveillances dont les terribles cryptowares (ransomwares - rançongiciel).

Tout cela sert :

Choisir un navigateur Web pour se rendre sur l'Internet
Choisir un navigateur Web
pour se promener sur le Web


  Le module de communications

Il doit permettre au navigateur Web implanté dans l'appareil de l'utilisateur d'accéder aux ressources extérieures et doit le faire en respectant tous les standards de communication et rien que les standards.


  Le moteur de rendu

Le « moteur de rendu » produit ce que vous voyez à l'écran, une page Web, juste la page Web, indépendamment de tout le reste (tout ce qui est affiché en haut, en bas, à gauche, à droite). Il doit être possible de conserver en mémoire plusieurs pages Web déjà affichées et sur lesquelles l'utilisateur souhaite revenir rapidement, sans retourner sur le Web et sans repasser par la phase du « moteur de rendu » (gagner du temps et économiser de la bande passante). Cela se fait avec des « onglets » dont le nombre n'est, en théorie, pas limité, mais la taille de la mémoire centrale de l'appareil peut pousser certaines pages dans une mémoire externe (disque...) pour les rappeler plus tard en cas de besoin (une forme de « Swap-in - Swap-out »).

Il y a bien des choses qui s'affichent à l'écran, autour de la page Web visitée : entête, menu, barre de navigation, barre d'outils, panneaux latéraux, bas de la fenêtre, etc. Tout cela relève du « navigateur Web », pas du « moteur de rendu ».

Le navigateur Web peut demander au « moteur de rendu » d'afficher certains objets graphiques qui n'appartiennent pas à la page Web, comme les ascenseurs, des barres d'outils et des menus.

Le « moteur de rendu » :

  • Interprète et affiche plus ou moins bien le code HTML selon les standards du W3C (y compris les formulaires et la prise en charge de l'interaction avec l'internaute)

  • En respectant plus ou moins bien les styles et formats décrits dans les feuilles de style en cascade (CSS) selon les standards du W3C

  • En interprétant plus ou moins bien, et plus ou moins rapidement, les codes JavaScript (les scripts) de la page Web (il y a divers « moteurs JavaScript » (« interpréteur JavaScript ») dans les navigateurs Web dont les tests comparatifs de vitesse font l'objet de combats homériques : SpiderMonkey, TraceMonkey, JägerMonkey, IonMonkey, V8, JavaScriptCore, Chakra, Rhino, Tamarin, Carakan, Futhark, etc.

  • Avec un comportement dit « à tolérance de panne » (« fault tolerant ») qui passe son temps à tenter de rendre visible et cohérente une page bourrée de fautes de syntaxe HTML et CSS, comportement hautement et admirablement abracadabrantesque (une véritable gymnastique les pieds au mur) qui fait des merveilles, mais permet aussi beaucoup de laxisme de la part des webmasteurs.

Il existe désormais (normalisation forte) très peu de « moteur de rendu » (Quantum, Webkit, Blink, Gecko, WebCore (dérivé de KHTML), Trident, EdgeHTML et c'est presque tout). Ils sont tous open source (sauf Khtml et Trident, tous deux en voie de disparition).

Les critères de choix vont donc être :

  • Respect des standards du W3C

  • Vitesse

Aucun souci du côté des « moteurs de rendu » en termes de sécurité et de protection ou violation de la vie privée - Les « moteurs de rendu » n'interviennent absolument pas dans ce domaine et ne communiquent pas avec l'ordinateur (sauf les routines appelant les APIs du processeur graphique et les requêtes en ressources matérielles).

ATTENTION : LE MOTEUR DE RENDU N'EST PAS LE NAVIGATEUR WEB.

Qui utilise quoi ? Quels navigateurs Web (et autres applications) utilisent Webkit ou Gecko ou Quantum ou Blink ?

  • Gecko puis Quantum :
    Un des objectifs de Gecko a été, dès le départ, le strict respect des standards du Web et des recommandations du W3C. Les standards reconnus par Gecko sont notamment HTTP, HTTPS, FTP, FTPS, SSL, Unicode, JPEG, GIF, HTML, XHTML, XML, CSS, JavaScript, ECMAScript, DOM, MathML, RDF, XSLT, SVG, PNG, RSS, Atom, Ajax et XUL. Gecko est remplacé par Quantum dans Firefox (mais continue d'exister dans des dizaines de navigateurs Web dérivés de Firefox.

  • Trident :
    L'un des objectifs de Microsoft, avec Trident, est de ne respecter aucun standard si ce ne sont pas des « standards » de Microsoft. À ce petit jeu, face au W3C et face à tous les autres « moteurs de rendu », Microsoft a perdu.

Moteurs de rendu

Quels navigateurs Web et autres applicattons utilisent quel moteur de rendu
#

Gecko

Fondation Mozilla

Webkit

Apple-Nokia

Dérivé de KHTML du projet Unix KDE

WebCore

Apple

Dérivé de KHTML du projet Unix KDE

Blink

Google

Dérivé de Webkit

Trident

Microsoft

EdgeHTML

Microsoft

Un fork de Trident

Quantum

Fondation Mozilla

Mozilla FirefoxKonquerorEpiphanyGoogle ChromeInternet Explorer
(toutes les versions, depuis la version 4.0 à 11.0)
Microsoft Edge
(jusqu'au passage à Blink annoncé le 8 déc 2018)
Firefox
(à partir de la version 57 le 14 novembre 2017)
Mozilla ThunderbirdABrowseFlock
(depuis version 3)
ChromiumNetscape
(dans la version 8)
SeaMonkeyGtkHTML
(du projet GNOME)
iCab
(depuis version 4)
Opera
(depuis sa version 15)
Maxthon
(peut utiliser Gecko à la place de Trident)
ServoNetFront (microbrowser pour petits appareils)iWebVivaldiAvant Browser
CaminoOmniWebMicrosoft Edge (annonce du 8 déc 2018)AOL Explorer
Flock
(avant la version 3)
RapidWeaverBraveYahoo! Explorer
Beonex CommunicatorSafariiRider
Netscape
(depuis la version 6)
ShiiraGoogle Talk
K-MeleonSunriseBrowserImpulse
GaleonSwift
KazehakaseMidori
Pale Moon
(moteur Goanna, basé sur Gecko)
Origyn Web Browser
CyberfoxSputnik
WaterfoxNaveo
NvuProtom Navigator
Kompozer
BlueGriffon
Songbird
Lunascape
SmartNet Browser
Epiphany
Fennec
Symphony OS
(une distribution de Linux)
Maxthon
(peut utiliser Gecko à la place de Trident)


  •   Le navigateur Web proprement dit

    C'est lui qui permet de :

    • Cliquer sur un lien pour y aller (l'ouvrir et l'afficher).

    • Aller à la page précédente / page suivante.

    • Permettre des zooms avant / arrière.

    • Permettre de faire des captures d'écran avec plus ou moins de sélections.

    • Précharger les contenus pointés dans la page Web (c'est une mauvaise bonne idée, ça) pour y accéder plus rapidement si on clique sur l'un de ces liens.

    • Demander le rafraîchissement de la page (afficher sa dernière mise à jour).

    • Gérer les paramètres et options.

    • Gérer les certificats.

    • Gérer les marque-pages.

    • Gérer toutes les fonctions et activités cachées, secrètes, avec interdiction d'ingénierie inverse du code lorsque celui-ci n'est pas open source.

      • Code open source : tout le monde peut voir ce qu'il y a dedans, ce qu'il fait et ne fait pas (il ne cache rien). Il n'y en a qu'un : Firefox.

      • Code fermé, propriétaire, secret, et personne ne sait ce qu'il y a dedans, ni ce qu'il fait, ni comment il le fait (filtrage du Web servant au suivi, suivi, pistage, espionnage, tracking, click path (chemin de clic - clickstream - flux de clics), suivi des déplacements du pointeur de la souris même sans action (sans clic) de l'utilisateur, géolocalisation, horodatage, mots-clés, page précédente, page suivante, préalable au chiffrement HTTPS, exploitation de la caméra, exploitation du micro, contournement du hosts local, collectes de données privées, etc.). Sauf Firefox, ils sont tous à code fermé, dont Google Chrome et Yandex.

    • Etc.


  •   Les add-ons (modules additionnels)

    Choisis et installés par l'utilisateur, certains add-ons sont de confiance, comme ceux développés par la Fondation Mozilla elle-même ou l'EFF (Privacy Badger, HTTPS Everywhere...), NoScript, Ghostery, Decentraleyes, AdBlock Plus... d'autres sont extrêmement suspects, voire sont de véritables attaques ou virus.