Smart Links est une technologie de publicité dans le texte (in-text). Modifie à la volée des mots ou expression en liens. Elle peut être légitime ou criminelle.

cr  01.04.2012      r+  22.10.2024      r-  22.10.2024      Pierre Pinard.         (Alertes et avis de sécurité au jour le jour)

Smart Links : Expliqué en anglais par « business intelligence » (« affaires intelligentes »), ce terme est traduit, en français, par « liens intelligents ».

On connait, depuis des années, les « liens sponsorisés » dans les moteurs de recherche. Des annonceurs « achètent » des mots clé auprès de la régie publicitaire des moteurs de recherche pour apparaître en premier dans les résultats de recherche. Il faut voir les Smart Links comme des liens sponsorisés à l'intérieur des pages Web - des annonceurs publicitaires « achètent » des mots clé auprès d'une régie publicitaire.

Les liens normaux (internes), dans les pages Web, ont une apparence relativement standard (bien qu'ils puissent être personnalisés par le développeur du site). Ils apparaissent généralement en bleu et sont soulignés d'un simple trait.

Avec les Smart Links, les mots clés sont transformés, à la volée, en liens hypertexte d'apparence différente (cette différence d'apparence est paramétrable par le développeur). Généralement ils apparaissent soulignés d'un double trait, et dans une couleur autre que celle des liens internes. Par exemple, dans ce style :

Lorsque le lecteur passe le pointeur de la souris au dessus de ces liens, une pop-up contenant un message publicitaire, apparaît, ce message pouvant contenir un lien vers un site externe, celui de l'annonceur publicitaire.

Il y a déjà là une ambiguïté et le lecteur peut ne pas comprendre (et ne sait pas) qu'il ne suit pas une extension rédactionnelle de ce qu'il est en train de lire, mais une publicité qui le manipule.

Les Smart Links ont, en plus, un côté obscur et il faut alors comprendre le terme anglais « intelligence » dans son sens militaire d'espionnage ou renseignements (pensez à « Intelligence Service », le service secret britannique chargé du renseignement extérieur).

Les Smart Links sont des liens hypertexte, fabriqués à la volée, dans les pages Web visitées, à l'intérieur même du contenu rédactionnel (textuel), par un mécanisme qui recherche des mots ou expressions, achetés par les annonceurs, que le mécanisme possède dans une base de données embarquée, et transforme ces mots ou expressions en liens hypertexte qui peuvent :

• Afficher, lorsque le pointeur (de la souris) passe sur le mot ou l'expression, une petite bulle avec du contenu « riche » (contenant du texte formaté, des images, des liens, etc. ... sons et vidéos ne sont pas exclus). Les liens conduisent ailleurs.
• Envoyer le visiteur ailleurs lorsqu'il clique sur le mot ou l'expression.

Les Smart Links peuvent être :

• Un mécanisme publicitaire voulu par l'éditeur (le webmaster) du site, au même titre que les bannières publicitaires. Dans ce cas, rare car peu apprécié des internautes et combattu comme toutes les formes publicitaires, il n'y a pas de problème de malveillance.
• Des « Publicités intrusives », générées par un mécanisme identique au précédent, mais malveillant et implanté chez les internautes par un cybercriminel (selon les méthodes de déploiements des cybercriminalités habituelles), à l'insu des webmasters de tous les sites visités. Là il y a un problème.

Les Smart Links crapuleux sont des outils publicitaires (adwares) connus sous divers termes : Adwares intrusifs ou Publicités intrusives ou Scumwares ou Thiefwares ou Parasitewares ou Stealwares ou Foistwares ou Piratewares. Ces termes sont plus ou moins interchangeables et plus ou moins synonymes. Ils recouvrent les mêmes parasites, incrustés dans les machines compromises des internautes, et entrant, par violation, en concurrence déloyale avec les mécanismes légitimes mis en place par les propriétaires des sites (ou s'ajoutant à ces mécanismes si le webmaster du site n'a pas prévu de Smart Links), dans le but de détourner la clientèle (les visiteurs) et les revenus (publicitaires ou autres).

Le bénéficiaire des publicités, sur les sites Web, qu'il s'agisse de bannières publicitaires ou de Smart Links, est, normalement, l'éditeur du site (le Webmaster). Pour les petits sites de contenu (l'immense majorité des sites Web au monde), qui ne sont pas des sites « marchands », la publicité est l'unique modèle économique possible. Le webmaster est rémunéré :

• Par l'annonceur publicitaire au « clic » (PPC - Pay per Clic)
• Au pourcentage sur les ventes de biens ou services réalisées (liens dits d' « affiliation »).

Des cybercriminels n'ont rien trouvé de mieux que de squatter les sites développés, et d'y détourner les revenus publicitaires et / ou la clientèle, sans rien faire d'autre que de déployer une petite malveillance et d'empocher l'argent fruit du travail des autres. Il y a donc deux approches des Smart Links :

• Acceptable
  Les Smart Links sont « acceptables » lorsque la technologie est insérée dans un site Internet de part la volonté de son propriétaire. Ils fonctionnent alors comme des bannières publicitaires, au profit de l'éditeur / webmaster du site. Le site qui insère cette technologie perçoit une fraction de la manne publicitaire provenant des budgets de communication des annonceurs publicitaires. Il y va, souvent, de la survie de ces sites qui, sans revenus, ferment leurs portes.
  
  Il convient, chacun selon son approche de l'Internet, de bloquer ces adwares dans le même esprit que l'on bloque toutes formes de publicités qui viennent polluer les sites que nous visitons et qui, surtout, agissent en outils de tracking, profiling et Ciblage comportemental.
  
  
• Parasitaire (cybercriminelle)
  Les Smart Links sont « inacceptables » lorsque la technologie est insérée dans le navigateur Internet, chez l'Internaute (la technologie ne fait pas partie du site visité - elle fait intrusion dedans en agissant de l'extérieur). La modification à la volée des sites Internet visités se fait à l'insu de leurs propriétaires, chez leurs visiteurs. Les propriétaires de sites ainsi « défacés » n'en sont pas informés et ne peuvent s'y opposer.
  
  Si les propriétaires des sites défacés ont, eux-mêmes, choisi des solutions de revenus publicitaires dans leurs sites (Bannières publicitaires, Smart Links légitimes, etc. ...), les Smart Links parasitaires viennent, en concurrence déloyale, ruiner leurs efforts de rémunération.
  
  Il convient à tout prix d'éradiquer ces outils de type Adware mais qui agissent en détournement de l'argent des revenus publicitaires (Thiefware).
  

Les technologies des Smart Links, et autres technologies publicitaires intrusives, sont aussi basées sur un espionnage continu de nos habitudes de navigation et de consommation (espionnage en temps réel et en continu de nos moindres déplacements physiques et sur le Web, faits et gestes, etc. ...). Ainsi, par exemple, BE FREE l'explique sur son site.

Nota :
« AdSense for content » de Google est une publicité contextuelle (analyse du contenu de la page pour afficher des publicités en rapport avec ce contenu) mais n'est pas de type Smart Links (ce n'est pas une « Publicité contextuelle in-text »). Elle est acceptable puisque voulue par le propriétaire du site.