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Réseau Echelon (NSA)

Échelon est un réseau américain d'écoute des signaux radiofréquences : espionnage civil, politique, scientifique, technologique, économique, commercial et militaire (NSA - monde - depuis 1948).

cr  04.05.2012      r+  21.08.2020      r-  20.04.2024      Pierre Pinard.         (Alertes et avis de sécurité au jour le jour)

Depuis la fin de la Guerre Froide, Echelon a été réorienté vers l'espionnage de données économiques et privées.


Le Réseau Echelon est un réseau américain de moyens matériels (satellites, antennes, manchons sur les câbles sous-marins, boîtiers chez les fournisseurs d'accès Internet et les opérateurs en télécommunications, etc.) d'écoute, essentiellement des signaux radiofréquences, à des fins d'espionnage civil, politique, scientifique, technologique, économique, commercial et militaire. Il est opéré par la NSA, à l'échelle mondiale. Ce sont ces « grandes oreilles » qui permettent la surveillance de tous les types de communications. Il est implanté sur toute la planète, au profit des Américains et est complété par « Vent Stellaire », le réseau d'écoute mondial des échanges numériques.


Réseau Echelon - Un réseau de radars et de satellites de la NSA
Réseau Echelon - Un réseau de radars et de satellites


Réseau Echelon

L'un des systèmes institutionnels d'écoute, capture et analyse du signal (le plus ancien et le plus puissant au monde).

Également appelé les « Five eyes » (« Cinq yeux »; « Alliance des cinq yeux »), il s'agit d'une coalition d'espionnage et partage de renseignements, depuis 1948, entre :

  1. États-Unis
  2. Canada
  3. Grande-Bretagne
  4. Australie
  5. Nouvelle-Zélande




Réseau Echelon (ou, tout simplement, Echelon) est le nom du réseau mondial US d'écoute, capture et analyse de tous les signaux radiofréquence (dont les satellites, téléphones, fax, e-mails, etc. ...) grâce à une nuée de satellites, de stations au sol, de navire de surface et de sous-marins. Il est complété par le Réseau Carnivore du FBI, chargé des écoutes, capture et analyse des courriers électroniques.

Le Réseau Echelon est implanté sur toute la planète, soutenu et (partiellement) partagé par la Grande Bretagne, le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Sur le sol de chacun de ces états sont implantés de gigantesques centres d'écoutes (les "grandes oreilles" du Réseau Echelon).

La France, seul pays au monde à avoir des terres réparties sur toute la surface de la planète, en des endroits stratégiques, et qui maîtrise et opère dans les technologies spatiales, marine de surface et sous-marins, dispose, à plus petite échelle, d'un réseau similaire appelé par les Anglo-Saxons, par dérision, Frenchelon.

L'ex URSS (maintenant la Russie) dispose, grâce à la maîtrise des technologies spatiales, de la technologie des sous-marins, et de la position géographique de pays "amis" (on pense à Cuba, par exemple, à quelques encablures des Etats Unis) d'un réseau similaire, opéré par la FAPSI.

On estime qu'une trentaine de pays (chiffres 2003) disposeraient ou tentent de disposer, de part le monde, de réseaux d'espionnage similaires. La Suisse, par exemple, dispose d'un réseau nommé Onix.

George Bush père aurait déclaré, peu après les attentats du 11 septembre 2001 :
« Nous devons nous préparer à renoncer à nos libertés individuelles. »

Déclaration de William Cohen, Secrétaire américain à la Défense

Dans ce discours aux employés de Microsoft du 18 février 1999 (texte intégral sur U.S. Department of Defense) le secrétaire américain à la défense, William Cohen, demande à Microsoft de pratiquer l'espionnage des individus et l'intelligence (l'espionnage) industrielle et économique :


« Je suis persuadé que Microsoft comprend parfaitement le lien crucial qui existe entre notre sécurité nationale et la prospérité de notre pays. »

« ...I believe that Microsoft does understand the crucial connection between our national security and our national prosperity... »

Sans commentaire ...

A cette époque, on a pensé immédiatement à ce que l'on a appellé, de manière générique, la « NSA Trapdoor » (un espion dans Windows dont « Magic Lantern » aurait put être l'un des composants).

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Le parlement européen fait semblant de découvrir le Réseau Echelon en 1999

Le Réseau Echelon a longtemps été considéré comme un mythe relevant du fantasme de l'espionnage et de la théorie du complot. Démarré en 1948 avec le Pacte UKUSA, soupçonné vers les années 1980, ce n'est qu'en 1999 que le Parlement Européen admet son existence.

Parlement Européen - Le Réseau Echelon existe et il faut s'en protéger

En 1999, le Parlement européen prend connaissance avec étonnement d'un rapport qu'il avait demandé à un journaliste d'investigation britannique, M. Duncan Campbell. Ce rapport révèle l'existence d'un système mondial d'interception des télécommunications, appelé "Echelon", dont les activités iraient bien au-delà des activités de renseignement classique, touchant notamment à l'espionnage industriel et à l'écoute de communications privées. Ce rapport dévoile que ce réseau implique les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, et que, par ce système, les services de renseignement des Etats-Unis aident les firmes américaines à remporter des contrats face aux concurrents européens.

Note

M. Duncan Campbell a révélé en 1988 l'existence du Réseau Echelon dans un article intitulé "Somebody's listening" (Quelqu'un écoute), publié dans le New Statesman.

Livre : Surveillance électronique planétaire - Duncan Campbell [Français] [Broché]
Ce rapport rédigé pour le Parlement européen fait froid dans le dos. L'auteur, journaliste spécialisé dans les questions de protection des libertés civiles, y décrit Échelon, le système de surveillance planétaire créé dès 1947 par les États-Unis et l'Angleterre, et sans cesse perfectionné. Il permet d'espionner toutes les communications, privées, militaires ou diplomatiques, grâce aux technologies les plus modernes : satellites, interception des ondes radio ou des câbles subaquatiques. Sous couvert de sécurité publique et de lutte contre le terrorisme, il est utilisé à des fins commerciales. Ainsi Airbus a été évincé d'un marché important en Arabie Saoudite, les informations recueillies par le gouvernement américain permettant à Boeing de surenchérir et de signer le contrat. En outre, l'espionnage peut aussi porter atteinte à la vie privée, à l'heure où les communications passant par Internet explosent.

Le Parlement décide de mettre sur pied une commission temporaire pour vérifier ces allégations et examiner les mesures à prendre.

A partir de juillet 2000, les députés auditionnent nombre d'experts des télécommunications et de la protection des données, de membres des services de renseignement, de journalistes, de juristes et de députés nationaux. La commission temporaire dépose ses conclusions en septembre 2001 sous forme d'une résolution adoptée par l'assemblée plénière. Le Parlement européen conclut que ce réseau existe bel et bien et que sa raison d'être est d'intercepter des communications privées et commerciales.

Les députés appellent tous les Etats membres à développer des logiciels européens de cryptage et à sensibiliser le public et les sociétés commerciales sur la nécessité de se protéger. La Commission européenne est invitée à renforcer son propre système de sécurité et les sociétés commerciales à coopérer plus étroitement avec les services de contre-espionnage. C'est à la suite des recommandations du Parlement que l'Union s'est dotée d'une agence chargée de la sécurité des réseaux d'information.

Historique de la découverte, par le Parlement Européen, de la menace Echelon, de la menace FAPSI et de la possible existence de la menace Frenchelon.

  1. 18 décembre 1997 - Fondation Omega de Manchester
    Le document "An appraisal of technologies for political control", rédigé par Steve Wright, membre de la "Fondation Omega" (une association britannique pour les droits des citoyensà Manchester) est remis au STOA (Scientific and Technological Option Assesment). On peut lire ce texte au début du document que le STOA va produire sur sa base : Document de travail du STOA
  2. 6 janvier 1998 - Document de travail du STOA (Scientific and Technological Option Assesment)
    Le STOA est un organe du Parlement Européen chargé de commissionner des études approfondies sur des sujets scientifiques spécifiques. Le STOA est un membre actif d'EPTA, le réseau d'évaluation des choix technologiques du Parlement Européen (European Parliamentary Technology Assessment Network) aux destinées duquel il préside en 1998.
    Dans ce document, le STOA publie le travail du 18 décembre 1997 de la Fondation Omega de Manchester.
    Document de travail du STOA
  3. 17 février 1998 - Parlement Européen - Première fois qu'une question est posée au Conseil sur le sujet :
    Violation par les États-Unis des communications européennes par téléphone, télécopie et courrier électronique
    La réponse est ambigüe puisqu'elle dit que le Conseil n'est pas informé officiellement (en faisant allusion au document qui sera remis officiellement par le STOA un peu plus tard, en septembre 1998 mais dont une copie de travail circule depuis le 6 janvier 1998).
  4. 06 avril 1998 - Parlement Européen
    Question sur les écoutes par le MI6 et "Échelon" et une réponse qui évacue la question - en substance Echelon nous écoute peut-être mais cela ne nous regarde pas - Mêlez-vous de vos oignons !

  5. Septembre 1998 - Parlement Européen - STOA (Scientific and Technological Option Assesment)
    Version définitive du document de travail du 06 janvier 1998
    "An Appraisal of the Technology of Political Control"
  6. 30 mars 2000 - Parlement Européen
    http://www.europarl.europa.eu/bulletins/doc/2000/200003-3_fr.pdf
    Il aura falu deux ans pour aboutir au procès-verbal constatant "L’existence du système d’intelligence artificielle permettant aux Etats-Unis d’Amérique d’intercepter et de surveiller toutes les communications téléphoniques et électroniques de l’Union européenne (Echelon)" et disant que l'on ne peut pas faire grand chose contre les Etats Unis et sa NSA ou l'Angleterre et son MI6, si ce n'est être discret dans ses communications.
  7. 21 mars 2001 - Parlement Européen
    http://www.europarl.europa.eu/delegations/noneurope/id/d_us/minutes/pv010321_fr.pdf
    Le Bureau a autorisé la commission temporaire Echelon, le 14 février, à se rendre aux États-Unis et au Canada. La commission Echelon rencontrera les organes de surveillance américains pour les activités de renseignement et présentera son rapport avant juin 2001.
  8. 11 juillet 2001 - Parlement Européen
    Rapport sur l'existence d'un système d'interception mondial des communications privées et économiques (système d'interception ECHELON)
  9. 05 septembre 2001 - Parlement Européen
    Résolution du Parlement européen sur l'existence d'un système d'interception mondial des communications privées et économiques (système d'interception Echelon)

    Existence possible d'autres systèmes d'interception

    ...étant donné que l'interception des communications est un moyen d'espionnage traditionnel... ...que la France est le seul État membre de l'UE qui, grâce à ses territoires d'outre-mer, serait en mesure, des points de vue géographique et technique, d'exploiter de manière autonome un système d'interception mondial et qu'elle possède aussi l'infrastructure technique et organisationnelle nécessaire pour ce faire; qu'il existe de très nombreux indices prouvant que la Russie exploite vraisemblablement aussi un tel système,...

  10. 02 août 2002 - Parlement Européen
    Question écrite posée par Brice Hortefeux (PPE-DE) au Conseil Européen - Système d'interception Échelon
  11. 24 octobre 2002 - Parlement Européen
    Proposition de Résolution du Parlement européen sur ECHELON
  12. Depuis, on n'en parle plus.
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La société française Amesys, dans son offre Cryptowall, décrit Echelon

Echelon a longtemps été considéré comme un mythe jusqu'à ce que le journaliste d'investigation Duncan Campbell révèle officiellement l'existence du Réseau Échelon au Parlement Européen en 1999.

En 2006, la société française Amesys fait une offre de service à l'attention des états/gouvernements pour se protéger de l'espionnage (prétendument diplomatique, industriel, économique, etc., mais surtout pour surveiller [répression numérique] l'intégralité de la population d'un état, y compris ses ressortissants à l'étranger) et, dans les bonnes raisons de se doter de son offre, Amesys fait la description d'Echelon.

Ce document d'avril 2006 est révélé par Mediapart.fr le 24.08.2011. La société française i2e (qui deviendra Amesys après une opération de fusion et de filiation par la société Bull dont le capital est en partie détenu par l'état français) fait une offre commerciale à la Libye de Mouammar Kadhafi pour son système Cryptowall de protection des communications contre les écoutes par Echelon (ça, c'est l'alibi) et, à cette occasion, fait une description d'Echelon :

Amesys décrit Echelon - 1
Amesys décrit Echelon - 1
Amesys décrit Echelon - 2
Amesys décrit Echelon - 2
Amesys décrit Echelon - 3
Amesys décrit Echelon - 3




En 1948, pendant la Guerre Froide, confirmant et pérénisant un accord de seconde guerre mondiale de 1943, les États-Unis et le Royaume-Uni passent un accord connu sous le nom de Traité UKUSA ou Pacte UKUSA ("United Kingdom - United States of America") qui consistait à recueillir des informations militaires sur l'Union Soviétique. Le Réseau Echelon est né et n'est que l'un des outils utilisé par l'alliance UKUSA. Par la suite, trois autres pays ont rejoint l'alliance : Le Canada, L'Australie et la Nouvelle-Zélande. Depuis la fin de la Guerre Froide, le but du système a été réorienté : désormais, ce sont les informations économiques et privées qui intéressent ce gigantesque système d'espionnage.

Il est géré par les 5 agences de renseignements des 5 pays cités plus haut :

  1. La N.S.A : National Security Agency - Etats-Unis
  2. Le G.C.H.Q : Government Communications Headquarters - Royaume-Uni
  3. Le C.S.E : Communications Security Establishment - Canada
  4. Le D.S.D : Defense Signals Directorate - Australie
  5. Le G.C.S.B : Government Communications Security Board - Nouvelle-Zélande

Réseau Echelon - Logo NSA
Réseau Echelon - Logo NSA
Site de la NSA




Matériellement, le Réseau Echelon est constitué de Satellites géostationnaires, de stations d'écoute géantes au sol, de navires de surface et de sous-marins.

La NSA est compartimentée en dix "divisions" (dont quatre divisions opérationnelles et une division de formation). Cinq divisons se partagent les différentes formes d'espionnages et le Réseau Echelon n'est que l'un des outils de la NSA :

  1. Signals intelligence (SIGINT)
  2. Electronics intelligence (ELINT)
  3. Radar intelligence (RADINT)
  4. Communications security (COMSEC)
  5. Human intelligence (HUMINT)

Le fonctionnement du Réseau Echelon repose sur l'interception des signaux radiofréquence (que le contenu soit numérique ou analogique). L'une des colonnes vertébrales du transport des signaux est le réseau de satellites dont les nations disposent ou dont, le plus souvent, elles louent les services. Une autre colonne vertébrale du transport des signaux est constituée des câbles sous-marins.

Naissance des réseaux satellitaires et de INTELSAT

Le 20 décembre 1961, les Nations Unis adoptent la résolution 1721 "Coopération internationale dans les utilisations pacifiques de l'espace extra-atmosphérique" indiquant que des communications mondiales par satellite devraient être mis à disposition sur une base non-discriminatoire.

Le 31 août 1962 le Président John F. Kennedy signe la Loi sur les communications par satellite (Communications Satellite Act), dans le but d'établir un système par satellite, en coopération avec d'autres nations.

Le 20 août 1964, INTELSAT (INternational TELecommunications SATellite) est créé. C'est un consortium intergouvernemental associant 11 pays. Son siège social était à Pembroke (Bermudes - un paradis fiscal) et a été déplacé au Luxembourg le 15 décembre 2009.

Le 6 avril 1965 est lancé le premier satellite INTELSAT.

1970 - Création de la première station d'écoute : Yakima.

1972 - Création de la seconde station d'écoute : Morwenstow

En 1973 il y a 80 signataires dans le consortium INTELSAT et les services sont fournis à 149 pays ou territoires.

En 2001, il y a 100 signataires dans le consortium. Le 18 juillet 2001 INTELSAT se transforme en société de droit privé et prend le nom de Intelsat.

Les satellites d'Intelsat servent, entre autre, à fournir les connexions internationales des opérateurs téléphoniques nationaux. En mars 2011, Intelsat dispose de la plus grande flotte commerciale de satellites avec 52 satellites.

Étant donné que les premiers satellites de communication étaient les INTELSAT et que, de plus, ils couvraient la planète tout entière, il est logique que la mise en place et l'agrandissement de stations d'écoute au sol suivent le déploiement des satellites INTELSAT et de leurs générations successives.

Station d'écoute Echelon - Misawa (Japon)
Station d'écoute Echelon - Misawa (Japon)
Vue d'ensemble
Station d'écoute Echelon - Misawa (Japon)
Station d'écoute Echelon - Misawa (Japon)
Les radars
Station d'écoute Echelon - Misawa (Japon)
Station d'écoute Echelon - Misawa (Japon)
Les antennes


  1. La première génération
    C'est dès 1965 que le premier satellite INTELSAT (Early Bird) fut mis en orbite géostationnaire. Il avait une capacité de transmission encore faible et ne couvrait que l'hémisphère nord. Avec les générations INTELSAT II et III, mises en service respectivement en 1967 et en 1968, on obtint, pour la première fois, une couverture globale. Les global beams des satellites couvraient les zones atlantique, pacifique et indienne. Il n'y avait pas encore de zones de couverture plus petites. Pour capter la totalité des communications, il fallait donc trois satellites. Comme deux des global beams se chevauchaient au-dessus de l'espace européen, il était possible, dans cette zone, grâce à une station munie de deux antennes satellitaires orientées différemment, de saisir les zones de couverture globales des deux satellites.

    En 1970, Yakima fut créée dans le nord-ouest des États-Unis. En 1972/1973, Morwenstow fut créée dans le sud de l'Angleterre. Yakima disposait alors d'une grande antenne (orientée vers le Pacifique); Morwenstow avait deux grandes antennes (l'une orientée vers l'Atlantique, l'autre vers l'océan Indien). La localisation des deux stations permettait de capter la totalité des communications. En 1974, on construisit encore, à Menwith Hill, la première grande antenne satellitaire.

  2. La deuxième génération globale
    Les satellites INTELSAT de la deuxième génération (IV et IV/A) furent développés dans les années 70 et mis en orbite géostationnaire (1971 et 1975). Les nouveaux satellites, qui assuraient aussi une couverture globale et disposaient de beaucoup plus de canaux radio (4000-6000), avaient aussi, outre les global beam, des "zone beams" dans l'hémisphère nord. Un "zone beam" couvrait l'est des États-Unis, un autre l'ouest des États-Unis, un autre encore l'Europe occidentale et un dernier l'Asie de l'est. Dès lors, deux stations munies de trois antennes satellitaires ne permettaient plus de capter la totalité des communications. La station de Yakima couvrait le "zone beam" de "Ouest États-Unis"; Morwenstow couvrait le "zone beam" "Europe". Pour couvrir les deux autres "zones beams" il fallait disposer d'une station à l'est des États-Unis et d'une autre dans la région est-asiatique.

    À la fin des années 70, Sugar Grove fut construite dans l'est des États-Unis (la station existait déjà pour écouter les communications russes); elle entra en service en 1980. Toujours dans la fin des années 70, une station fut mise en place à Hong-Kong. Dès lors, dans les années 80, les quatre stations - Yakima, Morwenstow, Sugar Grove et Hong-Kong - permettaient l'écoute globale des communications INTELSAT.

    Les satellites INTELSAT ultérieurs, avec zone beams et spot beams en plus des global beam et des hemi beams, nécessitèrent la mise en place de nouvelles stations dans différentes parties du monde. Arrivés à ce point, il est très difficile d'établir un lien entre la création de nouvelles stations et/ou l'installation de nouvelles antennes satellitaires.

    Comme, de plus, on a beaucoup de mal à obtenir des informations concernant les stations, il est impossible de savoir précisément quels satellites, avec quels beams, sont captés par quelle station. Toutefois, on peut déterminer dans quels beams se trouvent des stations connues.

    À l'heure actuelle, les communications globales par satellite sont assurées par des satellites INTELSAT, INMARSAT et INTERSPUTNIK. Comme dans le cas des premières générations de satellites, la répartition en trois zones de couverture (zones indienne, pacifique et atlantique) est maintenue. Dans chacune des zones de couverture, on trouve des stations qui répondent aux critères caractéristiques des stations d'écoute.

  3. Les satellites espions de la NSA
    La NSA possède plusieurs satellites qui servent à espionner les communications. Ces satellites ont pour nom de code Magnum, Mentor, Orion, Trumpet, Mercury, Advanced Vortex... Le nombre de 120 satellites est avancé.

    Les télécommunications par voie de micro-ondes qui transportent nos communications interurbaines se propagent en lignes droites, de tours relais en tours relais distantes de 30 à 50 km. A la fin des années 60, les américains se sont rendus compte que l'énergie dépassait les tours relais et se perdait dans l'espace. En plaçant un satellite d'écoute au bon endroit dans l'espace, on pouvait intercepter toutes les communications. Vu le succès de ces interceptions, les américains déve??pp??grave;rent de nouveaux satellites capables de cibler sur demande nos téléphones, données informatiques, pagers...

    Ces satellites de 100 mètres de diamètre coûtent 1 milliard de dollars par exemplaire. L'Amérique est le seul pays à posséder de tels satellites, et même ses partenaires n'y ont que partiellement accès.

    Réseau Echelon - Stations au sol et réseau de satellites géostationnaires
    Réseau Echelon - Satellites géostationnaires

    Réseau Echelon - Stations au sol et réseau de satellites géostationnaires
    Réseau Echelon - Stations d'écoutes au sol

Des navires de surface interceptent les messages circulant entre satellites là où les stations au sol sont trop éloignées.

Frenchelon - Navire de surface écoutant les communications radiofréquence là où les stations terrestres sont trop éloignées. Ici, le Dupuy-de-Lome, navire de la marine française.
Frenchelon - Navire de surface écoutant les communications radiofréquence
là où les stations terrestres sont trop éloignées.
Ici, le Dupuy-de-Lome, navire de la marine française.


Les sous-marins écoutent les câbles sous-marins (des manchons équipés de bobines sont placés sur les câbles et captent les champs électromagnétiques émis par la circulation de l'information à l'intérieur des câbles - ne fonctionne pas avec les câbles en fibre optique).




Initialement, Echelon était principalement orienté vers l'espionnage de l'URSS et du communisme. Cela a duré jusque vers la fin de la « Guerre froide ».

« Guerre froide »

Période qui a duré environ 45 ans, de la sortie de la Seconde Guerre mondiale, lorsque l'URSS stalinienne totalitaire et les États-Unis se partagent (accords de Yalta et de Potsdam) l'influence sur l'Europe, jusqu'à la prise de pouvoir de Mikhaïl Gorbatchev qui devient le nouveau Secrétaire général du Parti communiste de l'URSS le 11 mars 1985 et provoque, le 26 décembre 1991, la disparition de l'URSS qui existait depuis le 30 décembre 1922.

Ces deux pays se regardent, à minima, en chiens de faïence, et s'espionnent mutuellement, mais, surtout, installent en Europe des missiles pointés l'un sur l'autre. En octobre 1962, c'est le paroxysme avec la crise des missiles de Cuba où l'Union soviétique installe, à quelques mètres des États-Unis, des missiles nucléaires pointés sur le territoire des États-Unis, menaçant un déclenchement d'une guerre nucléaire.

Mikhaïl Gorbatchev (prix Nobel de la paix pour ces efforts en 1990) cherche, dès sa prise du pouvoir :

  1. À réduire la dépense militaire de l'URSS qui consomme, rien que pour la recherche nucléaire, 16,5% de son PNB contre 8% seulement aux États-Unis. Avec le président des États-Unis Ronald Reagan, ils arrivent, le 8 décembre 1987, à un accord sur le désarmement de l'Europe (démantèlement des missiles soviétiques pointés sur les États-Unis et des missiles américains pointés sur l'URSS) en 3 ans.
  2. Simultanément, Mikhaïl Gorbatchev restructure la vie économique et politique (perestroïka) en autorisant la petite entreprise privée, et démantèle les kolkhoz (coopératives agricoles dans lesquelles les terres appartiennent à l'État tandis que les moyens de production, le cheptel, les bâtiments sont mis en commun) et rend la terre aux paysans.
  3. Une politique de transparence et de divulgation de l'information, sous le nom de « Glasnost », rétablit certaines libertés individuelles et conduit à la libération de tous les prisonniers politiques.

Ces nouveaux espaces de libertés, matériels comme intellectuels, conduisent à des courants nationalistes et indépendantistes dans les 15 républiques fédérées constituant l'URSS, comme dans les pays satellites sous tutelle. Le 26 décembre 1991, l'URSS disparaît.

À la fin de la « Guerre froide », Echelon est réorienté vers l'espionnage économique industriel et commercial. Il a en charge le contrôle des satellites de communication, les noeuds de communication (les opérateurs de communication et l'infrastructure mondiale de communication, y compris les câbles sous-marins en fibre optique sur lesquels des sous-marins américains posent des manchons d'écoute. Nous pouvons citer, par exemple :

  1. En janvier 1994, un contrat de 6 milliards d'US$ passe « sous le nez » de la France, alors qu'elle était en phase finale de négociation d'un contrat de vente d'avions Airbus à la compagnie d'aviation de l'Arabie Saoudite. Le contrat proposé par la France, transmis par fax, s'est retrouvé entre les mains d'une compagnie américaine, McDonnell-Douglas, rival d'Airbus, qui a ainsi pu faire une offre concurrente, car le fax avait été intercepté par le système électronique d'écoutes Echelon.
  2. Le Sunday Times du 11 mai 1998 relate une plainte des Français. Thomson CSF, l'entreprise d'électronique française, a perdu un contrat de vente de 1,4 milliard d'US$ avec le Brésil pour la fourniture d'un système radar Sivam de surveillance de la forêt amazonienne parce que les Américains avaient intercepté des détails des négociations et les avaient transmis à la compagnie américaine Raytheon qui avait par la suite remporté le contrat. Les interceptions par le système électronique d'écoutes Echelon ont permis de mettre en évidence des versements de pots-de-vin, par les français, à certains membres de la commission brésilienne de sélection.
  3. Au Sénat de la République Française, le 15.05.1998, on s'interroge publiquement sur la part du Réseau Echelon dans la perte d'un contrat de fourniture de 80 avions Rafale aux Émirats. La réponse du secrétaire d'État signale que le Réseau Echelon est capable d'intercepter deux millions de conversations téléphoniques à la minute (c'est beaucoup plus depuis) ainsi que des télécopies, des télex, des courriers électroniques et l'ensemble du trafic sur Internet à partir des satellites de télécommunications internationaux.

Echelon représente des menaces réelles d'atteintes à la concurrence économique dans le domaine des technologies, de l'information et de la communication.







NSA
réseau
espionnage
services de renseignements
États-Unis
interception
télécommunications
satellites commerciaux
système mondial d'interception
communications privées
télégrammes
communications publiques
SIGnals INTelligence
SIGINT
Royaume-Uni
Canada
Australie
Nouvelle-Zélande
traité UKUSA
pacte UKUSA
NSA
National Security Agency
GCHQ
Government Communications Headquarters
CSTC
Centre de la Sécurité des Télécommunications du Canada
ASD
Australian Signals Directorate
GCSB
Government Communications Security Bureau
sous-marin USS Jimmy Carter
SSN-23
écoute des câbles sous-marins de télécommunications
télécopies
communications téléphoniques
courriels
communications orales
Renseignement d'Origine ÉlectroMagnétique
ROEM
Five eyes
Cinq yeux; Alliance des cinq yeux
P415




15/02/03 - je découvre, au hasard d'un surf sur le Web, que toute la seconde partie de l'exposé « Le Réseau Echelon » (format Word) fait par Pierre Hulin le 23 janvier 2003 à l'école des Mines de Nancy, et mis en ligne le 05/02/03, recopie purement et simplement mes propres articles Carnivore, DCS 1000, NSA-Trapdoor, etc. sans m'avoir consulté. Je me permets donc de m'inspirer de la première partie de son exposé sans le consulter.

02/04/03 - je découvre, au hasard d'une balade sur le Web, que la première partie de l'exposé de Pierre Hulin est, en fait, une copie du site http://reseau.echelon.free.fr donc rendons à César... Quant aux images et cartes dont je donnais les sources, sans savoir à ce jour qui en est réellement l'auteur original et originel (ces cartes sont présentes sur de nombreux sites et aucun ne précise la moindre origine), elles sont également sur ce site. Mais je l'ai déjà dit : copiez-vous les uns les autres - le Web n'a pas d'odeur.

Echelon - Derrière le rideau


  1. Belgique - COMITE PERMANENT DE CONTROLE DES SERVICES DE RENSEIGNEMENTS (FR) - Rapport complémentaire sur la manière dont les services belges de renseignement réagissent face à l’éventualité d’un réseau “Echelon” d’interception des communications


Dossier (collection) : Espionnage institutionnel

Les dispositifs internationaux

Prism et Cie - Révélations Snowden
Espionnage institutionnel
Le pacte UKUSA
Echelon de la NSA (Etats Unis)
Vent Stellaire de la NSA (Etats Unis)
Frenchelon de la DRM et la DGSE (France)
Fapsi (FSB - Russie, ex KGB de l'ex URSS)
Ancien - Carnivore - Ecoute par le FBI
Ancien - DCS1000 - Ex Carnivore

Le dossier NSA

NSA - Les moyens d'écoute et d'analyse (vidéo)
NSA - Trapdoor
NSA - Lotus Notes - Lotus Domino Piégés NSA
NSA - Réseau Échelon
NSA - Vent Stellaire
NSA - Pertes de marchés cause d'espionnage
TEMPEST - Rayonnement électromagnétique
INDECT - Le "Vent Stellaire" européen
Sigint Enabling Project

Technologies spécifiques

Deep Packet Inspection
Deep Content Inspection
Amesys
Qosmos
Eagle Glint
NSA Trapdoor
Magic Lantern
BullRun
Cheesy Name
Prism
X-Keyscore
Edgehill project
Blarney
Oakstar
Fairview
Stormbrew
Upstream
Regin (virus Regin)

Surveillance à partir du Web 2.0

Carnivore
Packeteer
CoolMiner
DragonWare Suite (Nom collectif)