Assiste.com - Sécurité informatique - Vie privée sur le Web - Neutralité d'Internet

cr  01.04.2012      r+  22.10.2024      r-  22.10.2024      Pierre Pinard.         (Alertes et avis de sécurité au jour le jour)

Cet article fait suite à l'exécrable monétisation des hébergements des projets Open source sur la plate-forme SourceForge.net, depuis 2013, ainsi qu'à l'usurpation de certains de ces projets par le nouveau propriétaire de cette plate-forme. En plus, voilà que l'on ne peut même plus y entrer sans accepter, de force, leur cookie.

Historique de la naissance de SourceForge.net et de la naissance de Slashdot Media.

  • 1993. Naissance de la société VA Linux. Elle développe, entre autre, un logiciel open source appelé SourceForge dont elle se sert elle-même pour la mise en œuvre de l'infrastructure de la plate-forme d'hébergement de nombreux projets open source : SourceForge.net.

    Le logiciel SourceForge est un logiciel permettant de déployer un service d'hébergement de projets de développement de logiciels collaboratifs (le principe est appelé « forge logicielle » - Une forge est un vaste ensemble d'outils et services permettant à plusieurs développeurs, n'importe où dans le monde, de participer ensemble (travail collaboratif) au développement d'un ou plusieurs logiciels, sur le Web ou non, incluant la gestion des versions, la gestion des bugs, la distribution, etc. ...).
  • Sept 1997. Création de SlashDot (/.) qui, dès juin 1998, a 100.000 pages vues par jour.
  • 29.06.1999. SlashDot (/.) est acquis par Andover.net (un site dédié Linux) pour 8,5 millions d'US$ dont 1,5 en cash.
  • 03.02.2000. Andover.net fusionne avec VA Linux.
  • 2001. VA Linux se renomme VA Software.
  • 24.05.2007. VA Software se renomme SourceForge, Inc..
  • 4 novembre 2009. SourceForge, Inc. se renomme Geeknet, Inc. Le logiciel SourceForge devient l'un de leurs produits commerciaux, sous le nom de TeamForge dans une structure appelée SourceForge Enterprise. TeamForge n'est plus Open source. Un fork de l'ancien SourceForge commence, avec d'autres développeurs, ailleurs, à partir de la dernière version Open source de SourceForge. La plate-forme d'hébergement des projets Open source, SourceForge.net, continue, toujours gratuite.
  • 13.09.2007.
  • 2010. Geeknet, Inc. acquiert SlashDot (/.). L'audience de Geeknet est de 40 millions de visiteurs par mois.
  • SourceForge Enterprise passe dans le giron de CollabNet et le logiciel TeamForge (ex prend le nom de TeamForge.
  • 07.12.2011. SlashDot (/.) annonce que, dans son système de question / réponse à la Ask (Ask SlashDot), certaines questions seront sponsorisées (monétisées) (*). Dice Holding Inc. constitue, avec ces acquisitions, une entité appelée Slashdot Media.

  • Le 18.09.2012, Geeknet, Inc. vend son activité média en ligne à Dice Holding Inc. pour 20 millions d'US$ en cash (*) comprenant SlashDot (/.), la plate-forme SourceForge.net et Freecode. A cette date :

    • SlashDot (/.) accumule 5300 nouveaux messages par jour 3,7 millions de visiteurs uniques par mois.
    • SourceForge.net reçoit 40 millions de visiteurs uniques par mois dont 80% hors des USA.
    • Freecode est le plus vaste index Linux / Unix... et reçoit 500.000 visiteurs uniques par mois.
  • 21.04.2015. Dice Holding Inc. change de nom pour s'appeler DHI Group, Inc.

Donc, le truc qui nous massacre SourgeForge.net depuis 2013 est :

Slashdot Media, une division de DHI Group, Inc.

La saga du massacre

  • Le 29.08.2013, l'un des téléchargement les plus demandé sur SourceForge.net, la version Windows de FileZilla, est piégé avec un installeur Repaqué. (*). Le nouveau propriétaire de Sourceorge.net vient de mettre en place un contrat entre les développeurs hébergeant leurs projets sur sourceforge.net et SlashDot Media : les développeurs qui acceptent que leur installeur soit transformé en adware toucherons des revenus. Certains acceptent mais développent, simultanément, un site " officiel ", indépendant de sourceforge, d'où les téléchargement sont " propres ". Toutefois, l'internaute, toujours pressé et habitué à sourceforgen continue souvent de télécharger depuis sourceforge.
  • En novembre 2013, un autre des téléchargements le plus demandés sur la plateforme SourceForge.net, la version Windows du célèbre logiciel open source et gratuit, concurent de Photoshop, The GIMP, refuse le contrat de sourceforge et déménage avec ses clics et ses clacs, vers son propre site officiel. Toutefois, le développeur conserve son compte sur sourceforge, en guise de mirroir (une copie de sécurité et une notoriété certaine).
  • Le 27.05.2015, The GIMP depuis sourceforge.net est soudainement distribué avec un installeur piégé (Repack / Repacking) et le compte même de The GIMP change d'administrateur au profit d'un inconnu. Après enquête, il s'averre que sourceforge.net vient de décider que les comptes qui apparaissent abandonnés deviennent leur propriété, avec tout le contenu ! Une véritable usurpation (*) (*) (*). Le scandale n'émeut pas sourceforge.net qui s'en gratte le blanc de l'oeil avec le tibia d'une langouste ! Ce n'est pas quelque dizaines de gros projets, fichant le camp de la plate-forme sourceforge.net, qui vont lui faire changer d'avis : il y aurait plusieurs centaines de milliers de projets open source hébergés sur cette plate-forme (Environ 240 000 projets étaient hébergés sur le site en août 2010. Sur leur page " about ", en mars 2013 le site revendique 3 400 000 développeurs utilisant la plateforme, 324 000 projets hébergés et 4 000 000 téléchargements de logiciels par jour. Consulté en novembre 2015, cette même page annonce : " Our popular directory connects more than 41.8 million customers with all of these open source projects and serves more than 4,800,000 downloads a day." (*).

SlashdotMedia est une régie publicitaire.

Historiquement, Slashdot et SourceForge.net sont cul et chemise, or il faut désormais réfléchir en centre de coût et centre de profit. Il faut donc que la plate-forme SourceForge.net cesse d'être gratuite et rapporte de l'argent. SourceForge.net sera le premier utilisateur de la régie SlashdotMedia. Comment monétiser le service de cette plate-forme ? Deux méthodes :

  1. La publicité (150 millions de téléchargements pas mois donc au moins 150 millions de visiteurs à qui afficher des publicités)
  2. Le sponsoring (150 millions de téléchargements pas mois donc 150 millions de downloader à piéger avec des PUP etc. ...)

Les téléchargements de logiciels depuis SourceForge.net deviennent, tout d'un coup, accompagnés de bloatwares, inutilitaires, PUP, quand ce n'est pire. Tout cela à l'insu des développeurs bénévoles qui voient leurs créations, gratuites, détournées pour qu'un société se fasse du fric sur leurs dos.

Circuit biaisé de la distribution de logiciels, avec repack de l'installeur et qui peut être précédé, sur un site de téléchargement, d'une autre malveillance, le Downloader.
Circuit biaisé de la distribution de logiciels, avec repack de l'installeur et qui peut être précédé, sur un site de téléchargement, d'une autre malveillance, le Downloader.

SlashdotMedia, comme tous les sites souhaitant déposer un ou des cookies dans votre navigateur Internet (Firefox, Internet Explorer, Opera, Google Chrome, Safari, K-Meleon, etc. ...), vous averti de cette intention (c'est une obligation légale en France).

Toutefois, à l'inverse de la totalité des régies publicitaires, qui affichent un petit bandeau, généralement en haut de la fenêtre du navigateur, non bloquant, SlashdotMedia a choisi une approche brutale. Soit on accepte leur cookie, soit on ne peut pas entrer dans le site.

Et bien, assiste choisi de ne jamais entrer dans ces sites qui cherchent le rapport de force, un point, c'est tout ! La grossièreté, le coup de poing, le chantage... ne fonctionnent pas ici.

Il n'est même pas possible d'aller sur leur propre site sans être bloqué par leur exigence d'autoriser leur cookie. Il n'y a pas de possibilité de le refuser (pas d'Opt-Out).

SlashdotMedia - Cookie obligatoire
SlashdotMedia - cookie obligatoire - allez vous faire voir !

Confidentialité- France

Notre réseau a détecté que vous êtes localisé en France.

SlashdotMedia accorde de l'importance à la vie privée de nos utilisateurs.

Les lois françaises exigent que nous obtenions votre permission avant d'envoyer des cookies à votre navigateur Web.

Notre site dépend de ces cookies pour fonctionner correctement.

S'il vous plaît cliquez sur le bouton: «Accepter les cookies» pour continuer à naviguer sur notre site.

Accepter les Cookies