Assiste.com - Sécurité informatique - Vie privée sur le Web - Neutralité d'Internet

cr  01.01.2012      r+  22.10.2024      r-  22.10.2024      Pierre Pinard.         (Alertes et avis de sécurité au jour le jour)

Régression de la notion de Vie Privée avec Facebook :

Ce travail est celui d'un chercheur, "Matt McKeon", sur cette page : The Evolution of Privacy on Facebook. Le graphique y est dynamique et le travail de recherche est toujours en cours. On observe que, depuis la création de Facebook, ses clauses contractuelles "Vie privée" (Privacy) régressent régulièrement et que de plus en plus de données qui devraient être strictement privées sont ouvertement livrées à la libre consultation sur l'Internet entier, sans qu'il soit nécessaire de disposer d'un compte Facebook.

Créé le 3 février 2004 d'une manière limitée et fermée, Facebook et devenu privé (sur invitation) en septembre 2005 et public le 26 septembre 2006.

En avril 2010, mis à part la date de naissance et l'adresse eMail, plus aucune donnée que vous indiquez sur vous-même n'est privée ! Le contrôle de la visibilité de vos données personnelles ne permet pas grand chose et est quasiment impossible à atteindre.

Regression de la vie privée sur Facebook
Regression de la vie privée sur Facebook - 2005
Regression de la vie privée sur Facebook
Regression de la vie privée sur Facebook - 2006
Regression de la vie privée sur Facebook
Regression de la vie privée sur Facebook - 2007
Regression de la vie privée sur Facebook
Regression de la vie privée sur Facebook - nov 2009
Regression de la vie privée sur Facebook
Regression de la vie privée sur Facebook - dec 2009
Regression de la vie privée sur Facebook
Regression de la vie privée sur Facebook - avr 2010





L'introduction en bourse de Facebook (l'un des réseaux sociaux sur le Web), le 18 mai 2012, n'a échappé à personne. La société Facebook ne fait, à l'époque, que 3,5 milliards de dollars de chiffre d'affaires et à peine 1 milliard de dollars de bénéfices. Normalement, cette société de vaut rien. Pourtant, elle a été capitalisée, ce jour là, à plus de 104 milliards de dollars. Sur quoi ? La seule chose que « possède » Facebook est totalement immatérielle : c'est le profil détaillé de ses 900 millions d'utilisateurs actifs à l'époque. Facebook note ce qu'ils font, disent, écrivent, regardent, écoutent, lisent, consomment, qui ils fréquentent (classés en listes comme « Relation de travail » ou « Amis proches », etc.), où, quand, comment, à quoi ils s'intéressent, quels groupes d'utilisateurs d'intérêt commun ils rejoignent (comme « Lieu de travail », « École », « Collège », etc.). Ces informations, normalement totalement privées, sont volées en complète perversions ou violation de toutes les lois de protection de la vie privée et conservées indéfiniment. Ces informations sont aussi volontairement étalées publiquement par les utilisateurs de Facebook eux-mêmes !

La valorisation de Facebook est donc uniquement une pure spéculation sur la monétisation probable et future des données de vie privée et des profils (vente de ces profils à des marketeurs, utilisation hypothétique en vue de marketing comportemental par Facebook sur les moyens mobiles de communication, publicités ciblées sur les smartphones et autres appareils mobiles...).

La protection et le secret de votre vie privée, dont vous vous moquez complètement, et qui n'a aucune valeur à vos yeux, est le graal de l'économie numérique qui repose sur le profiling des individus, ce qui vaut une fortune.

Le modèle économique de Facebook, c'est « le vol ».




Mark Zuckerberg

Quand j’ai commencé dans ma chambre d'étudiant à Harvard, la question que beaucoup de gens posaient était « Pour quelle raison voulais-je rendre une quelconque information publique sur l'Internet ? » Pourquoi voulais-je avoir un site web ?

Et puis, au cours des 5 ou 6 dernières années, le blogging a littéralement décollé, ainsi qu'une multitude de services permettant aux gens de partager tout un tas d'informations. Les gens sont désormais à l'aise, non seulement avec le fait de partager de plus en plus d'informations de tous ordres, mais ils sont également plus ouverts, et à plus de personnes. Cette « norme sociale » a évolué ces dernières années.

Nous considérons que notre rôle au sein de ce système est d'innover constamment, et de nous mettre à jour pour refléter cette évolution des normes sociales actuelles.

Beaucoup d'entreprises seraient prises au piège des conventions et de l'héritage de ce qu'elles ont réalisé, si jamais elles procédaient à un changement dans la gestion de la vie privée de leurs clients - effectuer un changement dans la gestion de la vie privée de 350 millions d'utilisateurs n'est pas le genre de choses que beaucoup de sociétés feraient. Mais nous avons considéré comme quelque chose de très important de toujours rester dans un état d'esprit innovant, et de toujours nous demander ce que nous ferions si nous devions démarrer l'entreprise aujourd'hui, et nous avons décidé que nous appliquerions les nouvelles normes sociales et nous avons foncé.



Mark Zuckerberg

"When I got started in my dorm room at Harvard, the question a lot of people asked was 'why would I want to put any information on the Internet at all? Why would I want to have a website?'

And then in the last 5 or 6 years, blogging has taken off in a huge way and all these different services that have people sharing all this information. People have really gotten comfortable not only sharing more information and different kinds, but more openly and with more people. That social norm is just something that has evolved over time.

We view it as our role in the system to constantly be innovating and be updating what our system is to reflect what the current social norms are.

A lot of companies would be trapped by the conventions and their legacies of what they've built, doing a privacy change - doing a privacy change for 350 million users is not the kind of thing that a lot of companies would do. But we viewed that as a really important thing, to always keep a beginner's mind and what would we do if we were starting the company now and we decided that these would be the social norms now and we just went for it."






Fin 2012 il y a 950 millions d'abonnés actifs sur Facebook (dont 26 millions en France), soit un humain sur sept. Il y a 2,85 milliards d'utilisateurs actifs (1er trimestre 2021), soit bientôt la moitié de la population mondiale. Facebook considère ses utilisateurs comme une simple marchandise.

Si vous souhaitez conserver une vie privée, n'utilisez jamais Facebook et, si vous avez un compte Facebook, suivez le mouvement et clôturez-le.

Facebook est fait pour avoir une vie publique, pas une vie privée

De nombreuses lois, et même les Constitutions, prévoient et protègent la sphère privée. De nombreuses lois sanctionnent les invasions dans la vie privée par les gouvernements, les organisations ou les individus.

Mais lorsque vous croyez sortir de l'anonymat dans lequel, au contraire, Facebook vous enfonce, sans plus aucune vie sociale réelle, vous ne pouvez, dans le même temps (ou plus tard, lorsque vous ouvrez enfin les yeux), vous élever contre l'étalage de votre vie privée, car, en droit :

  • Il n'est pas porté atteinte à celui qui consent.

  • Facebook comble le besoin de certains de s'exposer au regard d'autrui.

Le 11 janvier 2010, Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, déclarait, dans une interview accordée à Michael Arrington de Techcrunch, que s'il devait recommencer Facebook aujourd'hui, les données des utilisateurs seraient publiques au lieu d'être privées. Et il invente l'évolution des normes sociales, qui consiste à jeter en pâture à tous, les données privées de ses utilisateurs, violation dont il se fait le chantre au nom de l'innovation !

On a l'habitude de dire que :



Étienne de La Boétie, dans « Discours de la servitude volontaire », en 1549 !

« C'est bien le peuple qui délaisse la liberté, et non pas le tyran qui la lui prend. »

Étienne de La Boétie est alors un adolescent de 18 ans !

Pour mémoire, en décembre 2009, Facebook renverse complètement sa politique de confidentialité des données privées et les données suivantes deviennent publiques, peuvent être vues de tous et être recherchées par tous :

  • Nom

  • Photo de profil

  • Sexe

  • Ville de résidence

  • Liste d'amis

  • Pages dont vous êtes fan



La désactivation ne doit pas être confondue avec la suppression.

La désactivation ne fait que rendre invisible votre compte, mais tout est conservé sur les serveurs de Facebook. Il faut utiliser la demande de « Suppression » pour que le compte soit réellement et définitivement détruit (ce que nous n'avons pas les moyens de vérifier - il faut, simplement, y croire).

Pour supprimer définitivement et complètement un compte Facebook :



Légende urbaine :

Tout le monde a compris que le métier de Facebook consiste à collecter et vendre de l'information privée. Facebook se défend de vendre nos données privées. C'est vrai : Facebook ne vend pas nos données privées aux annonceurs publicitaires et autres tierces parties. En réalité, Facebook établi lui-même nos profils et nous cible avec ses propres algorithmes appliqués sur nos données privées et fait payer la consultation des profils de ses 2,85 milliards d'utilisateurs actifs (1er trimestre 2021) aux annonceurs publicitaires et autres tierces parties.

Lorsque l'introduction de la chronologie (Timeline) permettant de circuler aisément dans ses anciens messages reçus/écrits sur « le mur », depuis des années, fit apparaître de très vieux messages, un vent de panique souffla évoquant un bug de Facebook. En France, ce vent de panique fut déclenché par le journal gratuit « Métro ». À la réflexion, il apparut qu'en réalité les conditions de la confidentialité sur Facebook changent tout le temp : ce que l'on écrivait en 2007 - 2008 - 2009... était plus « privé ». Il n'y a pas eu de bug de Facebook. Il y a eu et il y a le lent glissement de Facebook vers le « tout est public » et le délire d'un gamin nommé Mark Zuckerberg de, en toute simplicité, « changer les normes sociales » au niveau planétaire, rien que ça !



  • Facebook ou vie privée, il faut choisir