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cr 01.04.2012 r+ 22.10.2024 r- 22.10.2024 Pierre Pinard. (Alertes et avis de sécurité au jour le jour)
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Crowdsourcing est un mot-valise anglais constitué de Crowd (la foule - un nombre élevé de personnes, peu ou pas individualisables) et Sourcing (Source, Origine de l'information, du savoir).
Réunir un comité d'experts pour travailler sur un point particulier ne relève pas du Crowdsourcing : il n'y a pas « une foule d'individus » indifférenciés.
Une information originaire d'un Crowdsourcing est donc une information déduite, compilée, construite, synthétisée... à partir d'une foule d'informations données par une foule de collaborateurs (contributeurs), qu'il y ait ou non des experts de la chose parmi eux, qu'ils soient rémunérés ou bénévoles.
La quasi-totalité des articles de l'encyclopédie Wikipedia provient d'une synthèse de travaux de Crowdsourcing par une foule de contributeurs, certains experts de la chose, d'autres ne sachant pas du tout de quoi ils parlent (une élévation du niveau de l'information se fait par élimination du bruit et des parasites).
Sur le Web, le Crowdsourcing est massivement utilisé par certains éditeurs d'applications Web qui sont censées donner une note ou un avis sur tout et n'importe quoi. Il y a une explosion de ces types d'applications Web. Le Crowdsourcing est alors une méprisable exploitation des internautes qui font le boulot (alimenter des bases de données, commenter, noter, critiquer, etc. ...) tandis que le développeur de l'application Web, qui a passé à peine quelques heures à la développer, la regarde tourner toute seule durant des années et lui rapporter de l'argent (publicités) qui tombe tout seul et commerce/vente des données privées collectées.
abuse.org fut typiquement un site tournant tout seul sur la base d'un Crowdsourcing tous azimuts.
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L'un des usages du Crowdsourcing est la Web-Réputation dont l'archétype de cet usage est le service gratuit WOT - Web Of Trust (et de nombreux autres) qui donne des avis sur les sites Internet en fonction des avis donnés en Crowdsourcing par tous et n'importe qui, ce qui donne des résultats très variables et critiquables :
Des industriels et commerçants salissent leurs concurrents par des " contributions " relevant de la médisance pure, sans aucune objectivité. Même après correction, il restera des traces.
Médisez... Médisez...
Attribuée faussement à François-Marie AROUET, dit Voltaire, cette formule :
« Médisez... Médisez... Il en restera toujours quelque chose ».
Nota :
C'est Beaumarchais, qui fait dire par Basile, dans le Barbier de Séville : « Calomnions, calomnions, il en restera toujours quelque chose. »
Jean-Baptiste Rousseau avait, avant Beaumarchais, versifié la même pensée :
« ...calomniez toujours.
Quand l'accusé confondrait vos discours,
La plaie est faite; et, quoiqu'il en guérisse,
On en verra du moins la cicatrice. »
Encore plus tôt, c'est Francis Bacon qui écrivit
Dans De dignitate et augmentis scientiarum, paru en anglais en 1605 et en latin en 1623 :
« Audaciter calomniare semper aliquid haeret » (Calomniez audacieusement, il en restera toujours quelque chose.) »
Des Webmasters descendent en flammes les sites de leurs concurrents ou de quelqu'un qui ne leur revient pas, sans aucune objectivité.
Des individus portent des jugements sur ce qu'ils ne connaissent pas avec les connaissances qu'ils n'ont pas.
Des visiteurs de ce site, ayant besoin d'un avis des autres car ils ne connaissent rien sur un site donné, font confiance à ceux qui ne savent pas, mais s'expriment.
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Un autre usage du Crowdsourcing est l'avis des utilisateurs d'un service (cinéma, restaurant, boutique, hôtel, toutes formes d'entreprises et de commerces, y compris les compagnies aériennes ou de transport ferroviaire, ou les hôpitaux, les cimetières, les navires de croisières, etc.). Dans ce genre, et justement sujet à des flots de procès et controverses, il y a le site international et côté en bourse yelp.com dont Wikipedia rappelle nombre de ses démêlés avec la vérité, les allégations d'avis achetés/payés, les allégations de manipulations des avis par Yelp, les allégations de manipulations des avis par les entreprises, les manipulations des avis par les internautes, etc. Un tel service est aussi un formidable système d'espionnage et surveillance des internautes (tracking) portant une atteinte grave à la vie privée de ceux qui y contribuent et qui sont encouragés à :
Publier des textes (analysés et révélateurs de déplacements géographiques, de goûts, de penchants, etc.
Publier des photos, dans l'ignorance totale qu'ont les particuliers de la présence des données Exif qu'elles révèlent à yelp.com
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TripAdvisor - pseudo crowdsourcing, crowdsourcing manipulé, mensonges et fraudes
TripAdvisor a été condamné dans plusieurs pays pour « pratiques commerciales trompeuses » [16] (le site communiquait de fausses informations sur la réelle disponibilité de chambres et abritait de faux commentaires soi-disant postés par des touristes alors qu'ils étaient rédigés par des professionnels de secteur de l'Hôtellerie, de la Restauration et des Cafés (l'Horeca) qui y attaquaient leurs concurrents ou y vantaient leurs propres établissements en des termes élogieux.
En septembre 2011, l'Autorité britannique de normalisation de la publicité (ASA) a lancé une enquête officielle sur TripAdvisor après avoir reçu une plainte soumise par la société d'enquêtes en ligne KwikChex selon laquelle ses allégations de commentaires fiables et honnêtes des voyageurs sont fausses. L'ASA a constaté que TripAdvisor "ne devrait pas prétendre ou impliquer que tous ses commentaires provenaient de véritables voyageurs, ou étaient honnêtes, réels ou dignes de confiance". [1] Suite à l'enquête, il a été ordonné à TripAdvisor de supprimer le slogan « Avis auxquels vous pouvez faire confiance » sur son site Web britannique. [2]
En mai 2013, un homme d'affaires mécontent a inscrit un faux restaurant et a invité à le chercher dans une ruelle remplie de poubelles. La fausse fiche n'a pas été détectée sur TripAdvisor pendant plus de 2 mois jusqu'à ce qu'elle soit exposée par KwikChex. [3]
Le Tribunal de commerce de Paris a condamné en 2011 huit filiales du groupe Expedia, dont TripAdvisor qui en faisait partie à l'époque, à payer plus de 400 000 euros de dommages et intérêts au Synhorcat (le Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs) ainsi qu'à deux établissements hôteliers pour avoir porté atteinte aux intérêts de la profession et pour préjudice commercial. [17][18]
En mars 2014, le site chinois de TripAdvisor a fait l'objet d'une surveillance car KwikChex a découvert qu'un examinateur avait examiné 51 restaurants parisiens en un mois, tout en examinant 50 hôtels dans d'autres pays. [4]
En décembre 2014, l'Autorité antitrust italienne a infligé une amende de 500 000 euros à TripAdvisor pour ses pratiques commerciales inappropriées sur le site Web de TripAdvisor. [5] [6] [7][19] l'Autorité italienne a déclaré que Tripadvisor et son groupe italien devraient cesser de publier des informations trompeuses sur les sources des examens.
En juin 2015, un faux restaurant créé par un journal est arrivé en tête des classements du site en Italie [8].
Un ancien directeur de l'hôtel à Meriton a déclaré que les clients se voyaient offrir des incitations pour modifier les notes qu'ils avaient laissées sur le site [9].
Dietmar Doering, un hôtelier allemand basé au Sri Lanka, a accusé TripAdvisor d'accueillir des critiques malveillantes de son complexe The Cosy Beach à Marawila. Il a prétendu qu'il était obligé d'intenter une action en justice pour les dommages estimés à US $ 500 000. [10]
En novembre 2017, TripAdvisor a été cité dans deux rapports du Milwaukee Journal Sentinel [11] et du CBS News [12]
TripAdvisor est soupçonné de supprimer de nombreuses critiques signalant une responsabilité pénale complaisante d'hotels à Playa del Carmen, un site touriste populaire dans la péninsule du Yucatán au Mexique.
Les rapports indiquent que TripAdvisor avait supprimé les critiques de deux femmes qui avaient été violées à l'Iberostar Paraiso Maya lors d'incidents distincts en 2010 et en 2015, l'un d'eux impliquant un agent de sécurité de l'hôtel.
Après avoir reçu l'assurance du personnel de l'hôtel qu'ils aidereraient les autorités, ces hotels n'ont pris aucune mesure de suivi.
Les femmes ont repris leurs avis et avertissements sur TripAdvisor, qui les supprimait.
Finalement, la première victime, Kristie Love, a pu revoir sa critique sur le site de TripAdvisor, tandis que dans le cas de la deuxième victime, Jamie Valeri, TripAdvisor a refusé de se prononcer après avoir cité son rapport comme "ouï-dire".
Les rapports ont également mis en évidence au moins une douzaine d'autres incidents dans des hôtels et des centres de villégiature à travers le Mexique, y compris celui d'un homme de 29 ans qui a été violé par un massothérapeute dans la même région.
Les usagers ont tenté de prévenir les visiteurs de TripAdvisor, par des critiques sur le site de TripAdvisor, mais ces incidents criminels ont été étoufés et les centres de villégiature ainsi les autorités locales n'ont donné aucune suite pénale ou judiciaire, dans le seul but que ces commentaires soient supprimés ou refusés pour publication sur TripAdvisor.
En novembre 2017, Oobah Butler, journaliste à Vice Media, a utilisé de fausses critiques pour propulser un restaurant inexistant nommé The Shed at Dulwich au sommet des classements de Tripadvisor pour les restaurants de Londres [13][14][15].
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L'une des formes d'usage apparent/téléguidé du Crowdsourcing est l'astroturfing ou Sybil attack visant à conduire des attaques réputationnelles contre une personne ou une institution/organisation (dont les sites Web) dans le but de lui nuire ou, au contraire de l'avantager.
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