Yottabyte

Yottabyte - Le système international des multiples des unités de mesure en base 10 se réapproprie ses unités décimales qui avaient été usurpées par les informaticiens au début de l'ère informatique et crée des unités et symboles pour les bases 2.

cr  01.04.2012      r+  21.08.2020      r-  16.02.2024      Pierre Pinard.         (Alertes et avis de sécurité au jour le jour)

Le monde de l'informatique barbote, depuis la naissance de l'informatique, dans son « jargon ». Les unités de mesure copient les mesures internationales (kilo, méga, giga, etc.), mais pour les appliquer à des puissances de 2. Il y a deux mondes de mesures qui ne se rencontrent jamais et obligent, en mathématiques et dans le monde industriel, à des contorsions ou des conversions. L'informatique pure continue et continuera à utiliser son « jargon » incontournable et irremplaçable.

La Commission électrotechnique internationale (CEI) a commencé à proposer l'extension de l'usage des préfixes internationaux standards au monde de l'informatique et du numérique (système décimal et non binaire) depuis 1996. Si les informaticiens veulent pérenniser leur « jargon » binaire (base 2), ils devront utiliser d'autres préfixes, mais ne pas polluer ou s'approprier les préfixes internationaux, normalisés, réservés aux multiples en base 10.

Le système international des multiples des unités de mesure (kilo-, méga-, giga-, etc.) se réapproprie donc ses unités de mesure qui avaient été usurpées par les informaticiens au début de l'ère informatique. Fin 1998, la CEI rédige un amendement (l'amendement 2) à la norme CEI 60027-2 qui entre en vigueur dès janvier 1999.

Simultanément, un nommage spécifique des unités de mesure en base 2 (puissance de 2) est imposé, basé sur une syllabe initiale identique au monde décimal, suivi d'une syllabe « bi » (prononciation « bee » anglaise) et, enfin, l'unité de mesure « byte » (formellement, en français, « octet »). L'amendement 2, par la suite, a été aboli et remplacé par un nouvel amendement ajoutant les 10²¹ et 10²⁴ pour suivre l'inflation des ordres de grandeur.

Les sigles (symboles) des préfixes binaires sont à trois caractères et utilisent les mêmes sigles (symboles) que ceux des préfixes décimaux (deux caractères) avec un « i » minuscule au milieu.

La rédaction de ces normes n'est pas disponible gratuitement : la CEI dispose d'une boutique qui les commercialise entre 100 € à près de 400 € le bout ! Les normes de la CEI s'appliquent à tous, mais ne sont pas publiques - jamais vu ça ! C'est le genre de trucs qui me fiche hors de moi ! Il doit falloir financer les billets d'avion (classe affaires), l'hébergement (grands hôtels) et la subsistance (grandes tables) des réunions de ces responsables mondiaux de l'industrie, 1 à 2 fois par an (les visioconférences existent, pourtant !).

• Amendement 2 de la norme CEI 60027-2
• Standard IEEE 1541
• Norme européenne EN 60027-2:2007
• Norme internationale CEI/IEC 60027-2:2005 (Copyright(C) IEC:2005 - version retirée [périmée] de 2005, PDF, français et anglais, 152 pages). Voir paragraphe 3.8.3, page 122 (notée 120) en français, et 123 (notée 121) en anglais (avec note de prononciation). La rédaction de ces normes n'est pas disponible gratuitement : la CEI dispose d'une boutique qui les commercialise.
• Le système international d'unités (édition 2019 du BIPM - Bureau International des Poids et Mesures) Licence Creative Commons Attribution 4.0 International. (PDF, français, 218 pages). Voir page 33 (numérotée 31).

Déviation entre les puissances de 1024 (base 2) et les puissances de 1000 (base 10)

L'utilisation des mêmes préfixes (kilo, méga, giga, etc.) dans le système décimal et dans le système binaire n'a pas la même signification (le même poids). Ces déviations peuvent entraîner des erreurs de calcul, donc attention à bien utiliser la bonne unité de mesure.

Il y a toujours (2019) une forte inertie des fabricants de composants et, par exemple, les fabricants de disques durs ou de composants mémoire, etc. utilisent toujours (à raison), les unités du système binaire (et indiquent parfois la mesure dans le système décimal comme une information purement accessoire).

• Si l'on convertit en unités de mesure dans le système décimal (base 10) une unité de mesure à l'origine dans le système binaire (base 2), on va trouver une valeur plus grande. C'est normal puisqu'un kibibyte (anciennement kilobyte) vaut 1024 bytes. Donc 1 kibibyte vaut 1,024 kilobyte. La déviation, dans ce sens, est de +2,4%.
• En sens inverse, si on convertit en unités de mesure dans le système binaire du jargon des informaticiens (base 2) une unité de mesure « normale » exprimée dans le système décimal (base 10), on va trouver une valeur plus petite. C'est normal puisqu'un kilobyte ne vaut que 0,9766 kibibyte. La déviation, dans ce sens, est de -2,3%.

Plus les unités de mesure sont grandes, plus la déviation augmente, dans un sens comme dans l'autre, puisque les mesures sont des puissances de 2 ou de 10 (les déviations sont proportionnelles).